Il monde des tisane se décline en plusieurs variétés : il existe des versions drenantes, calmantes, digestives, détox et même expulsives. Savourer une tasse au lever, au milieu de la journée, ou le soir peut réellement apporter des avantages pour notre santé. Selon le Dr Daniele Giacalone, biologiste et nutritionniste, ces boissons tirent leur potentiel des substances bioactives que l’on trouve dans les herbes, les fleurs, les fruits et autres plantes. Ces substances, bien que non essentielles à notre santé comme le sont les nutriments (glucides, protéines, lipides), remplissent néanmoins un rôle régulateur. Il conseille à ses patients de commencer par une tisane avant d’envisager des compléments ou des médicaments. Par exemple, en cas de rétention d’eau, il recommande des tisanes à base de taraxacum et d’asperge avant de se tourner vers des diurétiques plus forts. La réglisse et le raifort sont également indiqués, car ils ont des propriétés antioxydantes et aident à éliminer les radicaux libres. De plus, des plantes comme le fenouil, la pomme ou la menthe sont rafraîchissantes, apaisantes, et favorisent la digestion. Mais comment tirer le meilleur parti de ces végétaux ? La température de l’eau joue un rôle primordial : certaines infusions nécessitent de l’eau bouillante, tandis que d’autres peuvent se détériorer si la température dépasse les 100 °C. Explorons cela plus en détail avec l’expertise d’un spécialiste.
La température de l’eau pour les tisanes : les bonnes pratiques
Toutes les plantes ne sont pas identiques : elles ont des effets variés sur notre organisme, mais également une structure et une composition chimique différentes. Pourquoi est-il important de maintenir une température adéquate lors de la préparation d’une tisane ? L’extraction des substances bioactives est un processus physique. Si l’eau est trop chaude, certaines de ces substances peuvent se décomposer ; si elle est trop froide, l’extraction ne sera pas suffisante. En général, les plantes se divisent en deux catégories : celles ayant une structure délicate et celles présentant une texture plus robuste. Comme l’explique Giacalone, pour les plantes fragiles telles que la menthe, la mélisse ou la stévia, l’eau ne doit pas dépasser une chaleur excessive ; il est idéal de rester juste en dessous de 100 °C pour préserver leur intégrité. En revanche, pour des plantes comme le chardon ou le fenouil, plus riches en cellulose, une ébullition prolongée est tout à fait acceptable : elles se prêtent même à la technique des décocs.

Les avantages de l’eau chaude
Plus l’eau est chaude, plus la dégradation des cellules est poussée, ce qui se traduit par une concentration accrue de principes actifs dans votre infusion. Toutefois, l’expert souligne qu’un excès de chaleur combiné à des temps d’infusion trop longs pour des plantes sensibles peut également altérer la composition chimique de l’extrait. De manière générale, il est recommandé de ne pas dépasser les 5 minutes après ébullition pour les plantes plus coriaces. Par exemple, pour une tisane à base de feuilles de laurier séchées, on portera d’abord l’eau à ébullition, puis on peut laisser infuser avec des écorces de citron pendant 3 à 5 minutes jusqu’à ce que les écorces perdent leur couleur : cela permet d’optimiser l’extraction. Quant aux plantes délicates, on doit être vigilant : il suffit de laisser infuser jusqu’à ce que de légères bulles apparaissent. En été, l’infusion de menthe ou de mélisse peut aussi se faire à froid : en utilisant de l’eau tiède, les substances bioactives seront également libérées. L’infusion peut alors être placée au réfrigérateur et laisser plusieurs heures selon l’intensité souhaitée.