Il milanga non è solo un banale sandwich, mais est une véritable institution en Argentine. Il représente un street food emblématique, rivalisant avec la popularité des empanadas, tant il est ancré dans la culture populaire. Son berceau se trouve à Tucumán, dans le nord-ouest du pays, où le sánguche de milanesa tucumano détient un tel poids identitaire qu’il a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en août dernier, témoignant de son importance gastronomique, sociale et touristique pour la province. Alors de quoi s’agit-il exactement ? Il s’agit d’un copieux sandwich mettant à l’honneur la côtelette à la milanaise, adaptée au style argentin, communément appelée milanesa, importée par des immigrés italiens et devenue un plat national, proposé dans de nombreuses variantes, y compris celle que l’on consomme dans la rue, insérée dans un pain long semblable à une baguette, accompagnée de légumes et de sauces. Découvrons ensemble ce délice.
Milanga : un héritage de l’immigration italienne à la tendance moderne
L’histoire du sándwich de milanesa remonte à la traditionnelle côtelette à la milanaise, qui a été introduite en Argentine par les immigrants à la fin du XIXe siècle, et qui est devenue un plat emblématique, au même titre que pour les milanais, rappelant tendrement la cuisine des mères et des abuelas. À Tucumán, la version la plus caractéristique est celle du sánguche de milanesa, vendu dans les sángucherias, des établissements informels qui, ces dernières années, ont gagné en notoriété grâce aux vidéos sur Instagram et TikTok, se regroupant sous la page nommée Ruta de la Milanga qui répertorie plus de 200 établissements.
Si vous vous trouvez à San Miguel, la capitale de la province, une visite s’impose. Deux noms doivent résonner: le premier est celui de Ramón “Don Luis” Brizuela, qui a ouvert un kiosque en 1951 (aujourd’hui géré par sa troisième génération) pour proposer le premier sandwich. Le second, José Norberto Leguizamón, surnommé “Chacho”, un vendeur ambulant actif depuis 1973, qui est devenu une figure légendaire du secteur : le jour de son décès, le 18 mars 2010, a été célébré comme El Día del Sándwich de Milanesa, une fête très appréciée à travers le pays.
À San Miguel, la milanga possède également son monument : une grande statue d’un bonhomme blanc, prêt à croquer dans un sandwich, qui se distingue comme la seule touche de couleur dans le paysage urbain. De plus, depuis 2022, une fête nationale est organisée chaque novembre, attirant des milliers de visiteurs : ils peuvent y goûter différentes variantes du sandwich et participer à des compétitions créatives et gourmandes.
Composition du sandwich à la côtelette : savoureux et copieux
Chaque pays offre sa version de sandwich, et en Argentine, on ne peut qu’être satisfait : le milanga, ou “mila”, son appellation familière, repose principalement sur de la viande de bœuf – contrairement à la recette originale lombarde utilisant du veau – pane et frit, ce qui lui confère une texture croquante. Les garnitures varient d’un authentique sandwicher au suivant, mais généralement, la base comprend laitue et tomate fraîche, souvent agrémentée de fromage, d’oignon, et parfois d’œuf au plat. Il est possible d’ajouter un peu de piment, ainsi que des sauces telles que la mayonnaise, la moutarde ou le chimichurri. Un point crucial concerne le pain : celui utilisé à Tucumán se nomme pan sánguchero, un mélange de pain viennois et de baguette, à la fois moelleux et parfumé, qui est légèrement tosté avant d’être servi.
