Lors de la période du Nouvel An, les festivités sont synonymes de dîners copieux et de superstitions. En Italie, on ne peut pas échapper à ces traditions qui, au moment du passage à la nouvelle année, incluent la dégustation de lentilles et de cotechino, symboles indémodables de richesse et de prospérité. La superstition est profondément ancrée dans ces célébrations, et elle ne se limite pas à l’assiette ; prenons l’exemple du port de rouge, une couleur que même les plus sceptiques adoptent souvent lors des festivités. Les croyances populaires ne sont pas propres à l’Italie, mais on les retrouve dans pratiquement tous les pays, des États-Unis à l’Espagne, en passant par les Philippines et la Grèce, mêlées à un menu qui oscille entre véritables spécialités culinaires et un désir d’attirer les faveurs de la Déesse Fortune.
Les plats traditionnels du Nouvel An à travers le monde
Nous avons entrepris un voyage imaginaire à travers 10 pays à travers le monde, qu’ils soient proches ou éloignés, afin de découvrir les mets que l’on consomme pour faire nos adieux à l’année écoulée et accueillir la nouvelle.
1. États-Unis
Parmi les dindes farcies et les tartes, qui sont présentes de Thanksgiving jusqu’aux tables de Noël et du Nouvel An, ce sont les traditions du Sud des États-Unis qui conservent le plus les plats considérés comme porte-bonheur pour cette nuit du 31 décembre. L’adage » pois pour les cents, légumes verts pour les dollars, et pain de maïs pour l’or » fait écho à cette intention, et des plats à base de fèves aux yeux noirs (les black eyed peas, symbole de richesse), légumes à feuilles, notamment le chou et les épinards (qui représentent les dollars), ainsi que le fameux pain de maïs (l’or), sont souvent sur la table.
2. Japon
Les rituels au Japon ne manquent pas, surtout pour le Nouvel An, qui est célébré avec diverses spécialités à fort charge symbolique. La plus célèbre de ces traditions est celle des toshikoshi soba, des nouilles longues faites à base de farine de sarrasin, servies dans un bouillon chaud, un symbole de longévité. Les consommateurs ne s’inquiètent pas si elles se cassent en mangeant, car cela serait interprété comme un moyen de se débarrasser des soucis et des douleurs anciennes.
3. Russie
En Russie, le Nouvel An est célébré deux fois : le 31 décembre selon le calendrier grégorien et le 13 janvier selon le calendrier orthodoxe. Ce qui est constant ? L’salade Olivier, qui est la véritable version de ce que l’on appelle communément la salade russe. À la base un plat gastronomique regroupant des crevettes d’eau douce, de la viande de faisan, des perdrix, de la langue de veau, ce plat a ensuite été adopté par le peuple dans les années 30 avec des ingrédients tels que carottes, petits pois, cornichons, oignons, œufs et pommes de terre enrobés de mayonnaise.
4. Philippines
En Philippines, la fête du Media Noche se célèbre en famille, autour d’une table 100% porte-bonheur. Pour l’occasion, une abondante sélection de fruits frais est de mise, avec l’obligation d’inclure 12 fruits différents (un pour chaque mois) et de forme ronde. Parmi les plats, on retrouve les lumpia, de délicieux rouleaux farcis, le pandesal, des petits pains moelleux, et le pancit, des spaghetti aux crevettes, porc et légumes, qui évoquent la soba au Japon, symbolisant également la vie longe.
5. Grande-Bretagne
Du côté du Vieux Continent, les Britanniques préparent généralement un dinde farcie avec des châtaignes et accompagnée de sauce aux canneberges. Côté dessert, on trouve le Christmas pudding, mais dans une version « upgradée ». En effet, une monnaie est dissimulée à l’intérieur de ce classique sucré : celui qui la découvre n’a pas à craindre pour ses finances.
6. Grèce
En Grèce, on parle aussi de gâteaux et de pièces. Le gâteau vedette est la vasilopita, un dessert traditionnel de toute la région des Balkans, également connu sous le nom de Pain de Saint Basile, célébré le 1er janvier. Moelleux et de forme ronde, on le trouve facilement dans le commerce ou, fait maison, préparé avec un simple mélange d’œufs, de farine, de beurre, de sucre, et d’écorces d’agrumes et d’amandes. Selon la légende, c’est un évêque de Cappadoce ayant vécu au IIIe siècle qui la distribua aux familles les plus pauvres de sa paroisse. Souvent décorée d’un message indiquant l’année à venir, une monnaie y est glissée en tant que bon augure : celui qui la trouve sera très chanceux.
7. Espagne
En Espagne, le repas est généralement composé de poissons et de fruits de mer, mais un aliment fédérateur reste l’raisin. En effet, 12 grains de raisin doivent être « avalés » successivement à minuit, en synchronisation avec les coups de cloche de l’horloge située au sommet de la Puerta del Sol à Madrid. Un geste ancien qui sert, bien sûr, à garantir richesse et prospérité. Également, au Portugal et dans toute l’Amérique Latine, on peut retrouver cette même tradition pour accueillir la nouvelle année.
8. France
Un incontournable du Nouvel An en France est la combinaison d’huîtres et de champagne. Si cela vous semble familier, c’est que vous avez probablement un peu de sang français, car le réveillon français est synonyme de luxure. En plus de ce grand classique, il n’est pas rare de trouver au menu également du foie gras et des escargots.
9. Allemagne
La tradition allemande ne se limite pas à un zampone ou cotechino ; le cochon, symbole d’abondance, apparaît sur les tables des Allemands (ainsi que des Autrichiens et des Alto-Autrichiens) sous la forme d’un petit cochon en massepain, connu sous le nom de glücksschwein. Son utilisation a considérablement évolué, se présentant souvent comme un ornement esthétique, un « amulette » à garder dans son sac à main ou son portefeuille ou encore en tant que porte-clé. Quant au repas ? Il se compose généralement de harengs fumés, de choux, de pommes de terre et de nombreux chocolats et pralines à ouvrir à minuit, tout en trinquant au sekt (vin mousseux) et au feuerzangenbowle, un vin chaud aux épices.
10. Pays-Bas
Aux Pays-Bas, tout comme en Belgique, l’année commence en douceur avec les oliebollen, de beignets moelleux enrichis de raisins secs et/ou de pommes et saupoudrés de sucre : leur goût rappelle beaucoup les fritole vénitiennes de Carnaval. Leur origine remonte à l’époque des tribus germaniques préchrétiennes qui célébraient le Yule, ou le solstice d’hiver, entre le 21 décembre et le 1er janvier.
