La préoccupation croissante des consommateurs quant à leur alimentation (ou boisson) touche également le secteur du café. Au cours des dernières années, avec la montée en popularité des cafés de spécialité, c’est-à-dire des produits de haute qualité où sont valorisées des caractéristiques organoleptiques, la durabilité environnementale et le respect des travailleurs, de nombreuses questions ont surgi. On s’interroge de plus en plus sur ce qui définit un bon café, si celui que nous buvons répond à cette définition (souvent, il semble que non) et si le prix d’une tasse dans un café est justifié. Parallèlement, on se demande aussi ce que l’on trouve sur les rayons des supermarchés, où les choix sont variés : cafés pour moka, espresso, en poudre ou en grains. L’étiquette peut-elle vraiment guider le consommateur ? En fait, non, car les informations obligatoires présentes sont insuffisantes pour permettre de dresser un profil complet du café à acheter. Par exemple, la loi exige de mentionner l’entreprise qui réalise la torréfaction, mais pas le pays d’origine des matières premières, ce qui signifie qu’on ne connaît pas l’origine de la composition et donc de plusieurs de ses caractéristiques essentielles.
Contenu typique de l’étiquette du café
Alors que pour certains produits alimentaires disponibles en grande distribution, l’étiquette est devenue un atout, concernant le café, les données fournies demeurent encore très limitées. Elles doivent bien sûr respecter la réglementation européenne n.1169/2011 qui encadre les mentions obligatoires sur les aliments emballés, mais offrent peu de détails facultatifs qui pourraient réellement aider le consommateur. Sur l’étiquette, vous trouverez donc la dénomination précise du produit (comme café moulu et torréfié pour moka), le poids net, le nom et les coordonnées du fabricant afin de pouvoir le contacter si besoin, la date limite de consommation ainsi que le mode de conservation. Souvent, les instructions pour le recyclage de l’emballage y sont également indiquées.
En revanche, il n’existe aucune obligation pour que la torréfaction mentionne la varieté botanique ni la composition de la mélange, même s’il est courant de voir sur l’emballage la mention de 100% Arabica. Lorsque les cafés sont destinés au grand public, cette précision est souvent une question de marketing, l’Arabica étant perçue comme de meilleure qualité que la Robusta. Vous rencontrerez également le mot anglais « blend« : cela désigne un mélange qui peut provenir d’une seule variété, sélectionnée dans différentes régions du monde (sans que celles-ci soient précisées), ou bien résultant d’un assemblage de proportions variables d’Arabica et de Robusta, où les pourcentages ne sont pas spécifiés.

Quelles informations manquent sur les étiquettes du café
On pourrait dire que il manque beaucoup d’éléments. Le pays d’origine, comme mentionné, est rarement indiqué sur les marques de grande consommation : ne pas savoir si le café provient du Brésil ou du Vietnam, ou encore de l’Éthiopie ou du Guatemala, limite notre compréhension de plusieurs facteurs clés. Par exemple, on ne peut pas deviner le profil aromatique du grain, car le terroir n’est pas mentionné, de même que le mode de traitement des cerises de café (lavé, naturel ou semi-lavé), qui varie selon les zones en fonction du climat, des coûts et des méthodes de culture. De plus, le niveau de torréfaction n’est pas obligatoire : certaines marques proposent des plages de torréfaction qui peuvent guider, telles que “torréfié classique, intense ou fort”, avec des descriptions – bien que sommaires – de l’expérience sensorielle, mentionnant des notes de caramel ou de chocolat, une douceur en fin de bouche, une texture corsée, etc. Enfin, l’origine du café est un indicateur essentiel concernant l’éthique de la filière: en cas de doute, privilégiez les produits certifiés – marqués du label Fair Trade ou Rainforest Alliance – qui assurent des standards élevés en matière d’environnement et de conditions de travail, tout en préservant les communautés locales.