Gastronomie

8 plats nommés d’après des personnages célèbres : pourquoi ce nom ?

8 plats nommés d'après des personnages célèbres : pourquoi ce nom ?
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L’univers du gastronomie est rempli de récits fascinants, ce qui explique son attrait constant auprès des amateurs et des professionnels. Ce monde est jalonné de fausses croyances qu’il convient parfois de déboulonner, mais également de légendes qui ajoutent une dimension culturelle et folklorique aux ingrédients ou aux recettes. Les anecdotes entourant l’origine des plats, qu’il s’agisse d’accidents inattendus, de découvertes fortuites ou de personnalités qui ont marqué de leur empreinte une préparation, éveillent souvent la curiosité. Par exemple, pourquoi appelle-t-on le sandwich ainsi ? Et à quelle "Charlotte" se réfère le dessert du même nom ? Nous avons compilé une liste de 8 plats emblématiques qui portent le nom de personnalités tout aussi célèbres, qu’il s’agisse de royauté, de noblesse, de ballerines ou de peintres.

1. Pizza Margherita pour une Reine (peut-être)

Commençons par une incontournable recette italienne : la pizza Margherita, agrémentée de tomates et de mozzarella. Par le passé, un document exposé dans la pizzeria Brandi de Naples attribuait sans hésitation la création à Raffaele Esposito, un pizzaiolo qui, en 1889, aurait préparé ce plat pour la reine Margherita de Savoie lors de sa visite à Naples. Selon la légende, elle aurait été tellement impressionnée qu’elle lui aurait donné son nom. Cependant, cela pourrait être l’un des nombreux mythes culinaires. En effet, les ingrédients utilisés étaient déjà largement répandus et ne semblent pas avoir été spécialement conçus pour l’occasion. De plus, l’auteur Luca Cesari, dans son ouvrage "Storia della Pizza. Da Napoli a Hollywood", remet également en question l’idée selon laquelle la reine aurait réellement goûté cette pizza, parce qu’aucun document historique ne le confirme. Le débat reste donc ouvert.

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2. Filet Wellington pour le Duc

Préparé avec soin, le filet Wellington est un plat élaboré qui consiste en un filet de bœuf enveloppé de champignons, de jambon, le tout dans une pâte feuilletée, idéal pour les occasions festives. Ce plat s’est popularisé grâce à la chef Julia Child et, plus récemment, à Gordon Ramsay. En réalité, il trace ses origines au XIXe siècle, nommé d’après Sir Arthur Wellesley, le Duc de Wellington, un général britannique connu pour avoir défait Napoléon à Waterloo. On raconte qu’il avait des goûts très exigeants, compliquant la tâche de ses cuisiniers. Son plat favori était un rôti en croûte qui ressemblait à ses célèbres Wellington boots, des bottes de cuir.

3. Le carpaccio et le peintre

Le terme carpaccio désigne généralement des tranches fines de viande, de poisson ou de légumes crus, souvent accompagnées de sauces légères pour faire ressortir la qualité des ingrédients. Toutefois, toutes ces variantes proviennent d’un plat original créé en 1950 par Arrigo Cipriani dans son Harry’s Bar à Venise. Pour faire plaisir à une amie, la comtesse Amalia Nani Mocenigo, qui ne pouvait manger de viande cuite, il a élaboré une recette de viande de bœuf découpée très finement, garnie d’une sauce mayonnaise. Lorsqu’il a fallu nommer cette création, il a choisi de l’appeler d’après le célèbre peintre de la Renaissance Vittore Carpaccio, qui était célébré cette année-là à Venise avec une exposition majeure.

4. Pavlova

Ce dessert raffiné est dédié à Anna Pavlovna Pavlova, probablement la danseuse étoile russe la plus célèbre du XXe siècle, née en 1881 à Saint-Pétersbourg et décédée en 1931 à Le Havre, aux Pays-Bas, à 49 ans après une pneumonie. Bien que ce délice à base de meringue, crème chantilly et fruits rouges soit connu sous ce nom, ses origines sont australiennes. Plusieurs versions existent, mais toutes honorent Anna Pavlova, qui a effectué une tournée en Australie et Nouvelle-Zélande en 1926. Certains affirment que le dessert a été créé lors de cette visite, tandis que d’autres soutiennent qu’il a été confectionné par le pâtissier Berth Sachse, en son honneur, après sa mort.

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5. Sandwich et son comte

Voici le sandwich par excellence, à garnir généreusement avec divers ingrédients, qu’ils soient classiques ou audacieux. À déguster avec les mains, même quand il fait l’objet d’une réinterprétation gastronomique. D’où vient son nom ? Il est attribué à John Montagu, le quatrième comte de Sandwich, un amiral et diplomate britannique du XVIIIe siècle. Sa passion pour les cartes était telle qu’on dit qu’il ne quittait jamais la table de jeu. Ne voulant pas interrompre ses parties pour manger, il demandait que son repas lui soit apporté sous forme de deux tranches de pain remplies de viande.

6. Victoria sponge cake et la reine

Revenons à l’époque de l’Angleterre victorienne, où la Reine Victoria a régné pendant 70 ans, un record surpassé uniquement par Elisabeth II. Si l’on sait que sa trisaïeule appréciait des boissons comme le Martini et le Gin Tonic, l’ancêtre quant à elle avait un véritable goût pour les sucreries. C’est la Victoria sponge cake, aussi connue sous le nom de Victoria sandwich cake, qui est liée à la reine, et qui a pris une place centrale lors de l’afternoon tea, un rituel qui a vu le jour à cette époque, en partie grâce à une dame de compagnie, la duchesse de Bedford, qui voulait calmer sa faim avant le dîner. Ce gâteau se compose de deux disques moelleux similaires à ceux d’un gâteau éponge, mais plus beurrés, fourrés avec de la crème et de la confiture de framboises. On raconte qu’il a été créé pour les enfants, qui risquaient de s’étouffer avec des desserts à base de fruits secs, mais il a rapidement séduit les adultes.

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7. Kaiserschmarrn et l’empereur

Si l’on trouve la mention du mot Kaiser dans un plat, il fait souvent référence à l’Empereur François-Joseph I d’Autriche (1848-1916), époux de la princesse Sissi. La légende entourant la création du kaiserschmarrn, ou “le dessert de l’empereur”, est amusante : un chef, tentant de rectifier une erreur, crée une spécialité. L’histoire est la suivante : François-Joseph demande une crêpe, mais le cuisinier l’oublie sur le feu, la retournant trop tard, elle se déchire. Pour sauver la situation, il la découpe en morceaux, ajoute du sucre, et l’accompagne d’une confiture. Ainsi naît ce savoureux met qui séduit encore aujourd’hui les gourmets.

8. Charlotte et la reine consort

Les débuts de la Charlotte, bien qu’issus d’un terme français, semblent plutôt anglais, datant du XVIIIe siècle. Ce dessert chaud est constitué de pain beurré, de pommes cuites et d’épices, semblable à un pudding, un moyen astucieux de réutiliser du pain rassis et des fruits de saison. Son nom serait un hommage à la reine Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, épouse du roi George III. Par la suite, c’est Marie-Antoine Carême, un grand chef français pionnier de la haute cuisine, qui a transformé ce plat en un dessert élégant et froid, créant la célèbre Charlotte russe pour le Tsar Alexandre I : il s’agit d’une coque de savoiards remplie de crème bavaroise et surmontée de crème chantilly. Aujourd’hui, ce dessert existe en de nombreuses variantes, avec des garnitures allant des fraises aux pêches, sans oublier des interprétations salées, à base de mousses, légumes et charcuteries.

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